jeudi, 07 novembre 2019
PARUTIONS DU MOIS
Veronika Boulytcheva :
Berceuses de Lilouchka
Chant, guitare, ukulélé, accordéon, Mya Boulutcheva , chœur
ARB music, CD 15,95 €
Paru en juillet 2019
Treize chansons tout en douceur, essentiellement des berceuses. Les titres sont peu connus, mais d’emblée on se laisse prendre par le charme paisible de cet album grâce à la voix pure et claire de Veronika Boulytcheva, la musicalité de la langue russe, l’accordéon mélancolique qui accompagne ce répertoire en majorité traditionnel. Malgré la sobriété des moyens mis en œuvre, on ne ressent aucune monotonie : à une chanson a cappella succède une plage instrumentale tandis qu’un solo prend la suite d’une polyphonie. Paroles en cyrillique et leur transcription phonétiques et traduction à télécharger sur le site de l’éditeur. Un enregistrement tendre et rassurant à faire écouter aux petits pour un retour au calme.
Dès la naissance
Catherine Gaillard : Moitié de poulet
Album illustré par Mathilde Cinq-Mars
Planète rebelle,
collection « Conter Fleurette »,
livre-CD 19,95 €
Paru le 15 avril 2019
Un poulet, chétif et très moche se fait voler un un sac d’or par un roi sans sans scrupule. Il ne reste plus au modeste volatile qu’à demander justice mais le souverain malhonnête fait tout pour ne pas lui restituer son bien. Le vilain petit poulet finira cependant par obtenir gain de cause : bien lui en a pris d’accueillir successivement dans son bec un renard, un loup et une rivière... une histoire malicieuse joliment dite par la conteuse Catherine Gaillard, jalonnée de refrains « ce sac, il est à moi, ce sac, il est à toi... » et accompagnée par l’accordéon guilleret d’Etienne Loranger.
Pour mémoire le conteur Pierre Delye avait soulevé une polémique en proposant une version bien moins politiquement correcte de ce conte traditionnel avec son poulet qui gardait ses potes les animaux « dans son trou du cul ». Paru chez Didier jeunesse en 2009, son Moitié de coq, dont l’humour était renforcée par la musique rock des Biskotos visait un public nettement plus âgé.
3-6 ans
Richard Marnier :
On ne va pas se laisser faire !
Lu par Gilles Serna,
album illustré par Amélie Jackowski
Benjamins média,
collection "Taille M ",
livre CD (12 minutes) 19,90 €
Paru le 19 septembre 2019
On ne va pas se laisser faire. Et bien si ! Mais c’est pour mieux prendre sa revanche contre les méchants de la littérature enfantine, loup, renard et autre sorcière et faire en sorte que toutes ces vilaines gens finissent par se taper les uns sur les autres. Beaucoup d’humour dans cette histoire dont la forme structurée se calque sur celle d’un conte traditionnel. Un récit à l’humour libérateur sur un sujet malheureusement plus que jamais d’actualité : le racket scolaire. Le comédien Gilles Serna donne une voix à chaque personnage : doucereuse pour le loup, tonitruante pour l’ogre tandis qu’une flûte guillerette commente le récit avec ironie. Le bruitage n’est pas en reste avec le coup de cymbale qui retentit quand la victime a abandonné son bien au méchant. Pour apprécier pleinement cette histoire il est préférable de connaître les contes d’origine : Le petit chaperon rouge, la petite poule rousse, les trois petits cochons...
A partir de 3 ans
Carl Norac :
La harpe de la reine
ou Le journal intime de Marie-Antoinette
Raconté par Marina Hands,
accompagné par Xavier de Maistre à la harpe
et Les Arts florissants-William Christie,
album illustré par Eric Puybaret
LittleVillage, livre CD (46 min 42 s) 22,00 €
Paru le 19 septembre 2019
Un mari distant, une douairière qui ne cesse de vous rappeler l’étiquette, une famille qu’on ne reverra plus jamais... pour Marie-Antoinette, ce n’est vraiment pas facile d’être reine à la cour de France ! Heureusement il y a les rares moments d’intimité passés à jouer de la harpe. Marina Hands dit avec vivacité ce journal fictif écrit d’une plume alerte par Carl Norac. La comédienne se glisse dans la peau d’une jeune souveraine tour à tour mélancolique, révoltée, frivole, grave. Des extraits De Rameau, Gluck, Haendel illustrent le récit. Une belle occasion de découvrir la musique du 18ème siècle, interprétée - cerise sur le gâteau- par Les Arts florissants-William Christie et le harpiste Xavier de Maistre. Un joli livre-CD où les huiles d’Eric Puybaret donnent une dimension rêveuse à ce récit et qui se conclut sur un intéressant petit dossier documentaire
A partir de 7 ans
Pierre Coran : Giselle
D’après le ballet d’Olivier Adam,
raconté par Natalie Dessay,
orchestre symphonique de Londres
dirigé par Anatole Fistoulari,
album illustré par Olivier Desvaux
Didier jeunesse, livre CD 23,80 €
Paru le 23 octobre 2019
Giselle a deux soupirants : le garde-chasse Hilarion et son voisin Loys qui a sa préférence. Mais Loys n’est autre que le duc Albert de Silésie qui a déjà promis le mariage à une jeune fille de la noblesse. Giselle l’apprend et tombe morte avant de rejoindre le monde des Wilis, fantômes des jeunes fiancées mortes d’avoir trop dansé. Cet argument de ballet en forme de conte fantastique est celui de Giselle, archétype du ballet romantique - maintes fois représentés depuis sa création en 1841. L’histoire un peu compliquée à l’origine est rendue limpide par le talent d’écriture de Pierre Coran et à l’interprétation sobre de Natalie Dessay. Le texte se retrouve dans l’album illustré par les peintures à l’huile d’Olivier Devauxqui captent aussi les bien les lumières colorées de la fête villageoise que les lueurs crépusculaires de la forêt nocturne.
A partir de 6 ans
BORD CADRE
Claudie Obin : A fleur de peau
Musique de Norbert Pignol,
pochette illustrée par Martin Jarrie
Oui Dire,
collection "Contes d’auteurs",
CD (71 minutes ) 17,00 €
Paru le 20 septembre 2019 (première édition en 2005)
Un poirier prétendument ensorcelé permet à jeune épouse de duper son vieux mari, un portefaix est sommé par ses trois amantes de répondre à une devinette coquine, un jardinier se voit contraint d’honorer toutes les religieuses d’un couvent, le premier homme et la première femme se livrent à des jeux d’approche. Jusqu’à présent versée dans les histoires mythologique Claudie Obin change radicalement de registre : le désir amoureux est au centre de ces quatre contes dont elle a a puisé la matière dans le Decameron de Boccace, les Mille et une nuit et la tradition amérindienne. Rien de cru dans ces récits qui laissent une large place au plaisir féminin, tout passe par des métaphores : « elle n’eut aucune difficulté à ouvrir sa boite à ouvrage », « et il la croque, la nonnette de pain d’épices », « ils ont chanté alleluia ». On reste dans l’allusif et la conteuse, toujours d’une grande sobriété et son ton, un rien détaché rend ces histoires encore plus savoureuses.
Grands adolescents et adultes