mercredi, 26 octobre 2011
PREMIERS BONHEURS DE LA RENTRÉE : WARING, SAINT-SAËNS (deux fois !), VIGNEAULT, FARAUX
Steve Waring : Timoléon
Victorie, CD
public familial à partir de 3 ans.
Quand Victorie a réédité « Chnoques », « 5 frères dans le puits », et autres titres de Waring, on était vraiment contents. Mais là, on est franchement heureux d'écouter une totale nouveauté, un CD que notre « Ricain lyonnais » dédie à son petit-fils Timoléon.
On retrouve avec plaisir un échantillonnage de ses intérêts éclectiques qui vont de « Savez-vous planter les choux » à « So long » de Woody Guthrie en passant par la très auvergnate « Berceuse de Chabritou » et le non-sensique « Hareng saur » de Charles Cros – sans compter les créations personnelles en rapport direct avec le bébé nouveau-né : « Têter », « Ventre rond », « Câliner », « Timoléon ».
Diversité mais non point disparité du côté de la musique, jazz, folk américain, traditionnel bien de chez nous - sans oublier les trouvailles sonores dont Waring a le secret : interprétation presque chuchotée de « Câliner », gazouillis de bébé de « Timoléon », bruits de succion de « Têter ». Il y a du banjo, naturellement, mais aussi une jolie clarinette, le trombone du fidèle Alain Gibert et la cornemuse d'André Ricros. A noter côté interprétation, les duos avec sa fille Alice qui apporte le charme d'une voix féminine claire et bien posée. Paroles dans la jaquette du CD.
Existe aussi en livre-CD aux éditions des Braques avec des illustrations d'Anne-Isabelle Le Touzé , mais je ne vous en dirai rien, ne l'ayant pas eu entre les mains.
Gilles Vigneault : Léo et les presqu'îles
La Montagne secrète, livre-CD
album illustré par Stéphane Jorish
parution mai 2011
Un jeune garçon retourne sur les lieux où son père, pêcheur, s'est tué et y fait des rencontres : le capitaine Abel, la vieille Benoîte, Colin, l'oncle Théo et Irène la sirène ; autant de personnages hauts en couleurs qui vont l'aider à construire son propre bateau - car comme le dit le refrain qui accompagne le récit comme un leitmotiv : « le plus petit bateau demande un capitaine, le plus grand capitaine a besoin d'un bateau ».
L'histoire n'est pas nouvelle : on l'avait découverte dans les années 90 chez Auvidis dans les « Histoires à conter au creux de la main » dites par Vigneault lui-même avec le talent de conteur qu'on lui connaît. Dans cette réédition, l'éditeur a pris le parti d'une narration dialoguée : les voix sont bien diversifiées et la récitante (Pascale Bussières) est claire, bien qu'un peu neutre si on la compare à Vigneault.
Un petit goût d'air marin imprègne tout l'enregistrement : il suffit de voir les titres des dix chansons qui accompagnent l'histoire de Léo : « Au loin sur la mer », « Faire un bateau », « La quille en or », « La vie de matelot », « Larguez les amarres ».
Ces chansons sont une totale réussite, d'abord par leur écriture : Vigneault sait mieux que personne retrouver l'esprit des complaintes traditionnelles). Ses paroles ont du sel, du corps et le grand Gilles a le don des formules qui restent dans l'oreille : « A donner ce que l'on a, on ne perd rien de ce qu'on n’a pas encore ». Ensuite par leur traitement : par exemple les arrangements qui utilisent les sons et les rythmes des marteaux qui travaillent quandPierre Flynn chante « voici les sons qui m'enchantent ». Quant aux interprètes, ils sont tous convaincants ; certains, comme Fred Pellerin ou Charlebois par la raucité et la rusticité de leur voix, d'autres comme Clémence DesRochers par leur gouaille et leur humour. Il faut citer aussi Diane Dufresnes, Edith Butler, Pierre Flynn, Claude Gauthier.
Texte de l'histoire dans l'album illustré par les dessins aquarellés de Stéphane Jorish, fidèle illustrateur des livres-CD de Vigneault à la Montagne Secrète.
Une réalisation délicieusement intemporelle qui évoque une autre époque
Magguy Faraux : Contes de ma case créole
ARB music, Jardins d'enfance, CD
Générosité, chaleur, enthousiasme, maîtrise vocale : ces qualités nous avait éblouis dans « Guadeloupe, rondes comptines et berceuses ». On les retrouve intactes dans ces cinq contes antillais ; l'introduction est déjà une petite merveille avec l'énumération gourmande de toutes les friandises dégustées par la petite Magguy dans son enfance.
On retrouve avec plaisir deux histoire du malicieux Compère lapin, cousin du lièvre des contes africains qui vient toujours à bout de plus puissant que lui et une version guadeloupéenne de l' « Oustroupistache » de Grimm. Quant à Ti-Chika et son pied-à-bobo, on le voit traîner son air souffreteux rien qu'à entendre Magguy Faraux l'évoquer par des onomatopées. Gourmande, sensuelle, aussi à l'aise dans le racontage que dans le chant, dans le créole que dans le français, la conteuse magnifie tout ce qu'elle narre et donne vie et couleurs aux héros de ses contes. Un seul regret : que l'enregistrement ne propose pas davantage de contes. A quand un volume 2 ?
Avec l'arrivée de Magguy Faraux, cette collection de contes prend un nouvel envol.
à partir de 5-6 ans.
Saint Saëns: deux productions du célèbre "Carnaval des Animaux" !
Voir la note suivante …
Commentaires
J'ai adoré beaucoup ce site
Écrit par : taha | mercredi, 02 novembre 2011
@taha: Merci, je suis très contente que ça vous plaise.
Écrit par : Françoise | mercredi, 02 novembre 2011
Les commentaires sont fermés.