samedi, 09 mars 2019
Hommage à Anne Bustarret (suite et fin)
Il n’est de meilleure façon d’honorer la mémoire d’une personne disparue que de lire ses écrits. « La mémoire enchantée », « La fureur d’écouter » et « L’oreille tendre » ne sont plus disponibles à la vente, mais on peut les consulter en bibliothèque en espérant qu’ils seront un jour réédités.
On peut encore se procurer « Pleins feux sur la chanson jeune public ».
Voici la chronique parue dans ce blog lors de sa parution en 2010 :
Anne H.Bustarret : Pleins feux sur la chanson jeune public
Didier jeunesse, coll. « Passeurs d’histoires »
Anne Bustarret nous fait explorer la richesse et la diversité de cette chanson jeune public pas si fondamentalement différente de celle destinée aux adultes. Elle évoque d’abord les paroles avec des jeux sur le langage, des onomatopées, des mots mêlés, des fredons et des ritournelles, puis s’intéresse aux thèmes abordés : peu de changements majeurs en ce domaine malgré une évolution qui correspond aux changements de société : familles recomposées, parents divorcés et l’introduction dans la vie quotidienne de technologies nouvelles. Enfin l’aspect musical : les voix, la mélodie, les rythmes, les arrangements. Depuis la première parution en 1986 de « La mémoire enchantée », et même de « La fureur d’écouter » en 1992 les choses ont bien évolué : d’une part, l’ouverture vers les musiques du monde et la petite enfance, d’autre part on ne parle plus de chanson pour enfants mais de chanson jeune public - voire tout public. Une terminologie qui correspond à une réalité de terrain, la production d’enregistrements stagnant alors que les spectacles, isolés ou au sein de festivals, continuent d’accueillir de nombreuses créations. Pour clore, elle nous fait parcourir les « chemins de la diffusion » qui vont du spectacle vivant en passant par l’édition, les médiathèques, les écoles et les différents médias. Tout au long du livre, de nombreux artistes sont cités. Le propos est par ailleurs illustré de nombreux témoignages d’auteurs compositeurs interprètes, programmateurs de spectacles, musiciens, éditeurs, bibliothécaires… Index des noms propres, bibliographie, quelques adresses d’éditeurs complètent ce livre intéressant et bien documenté qui donne une juste idée de la vitalité et de la créativité de la chanson jeune public actuelle.
Un ouvrage de référence sur un sujet quasiment jamais traité.
Petits bonheurs du mois de mars
Emilio Bissaya :
Cameroun, comptines jeux et berceuses
Emilio Bissaya, chant, voix parlée, choeur, ganzaval, claps
Jean-Paul Tona, balafon, claps
Kora Jamson, choeur et voix parlée
Djongolo, percussions, claps
ARB music, CD 15,95 €
Paru le 25 janvier 2019
Emilio Bissaya a plusieurs cordes à son ganzaval (harpe camerounaise) : excellent musicien il chante aussi bien qu’il dit et de sa belle voix chaude, il interprète avec le même talent berceuses, devinettes, jeux de cordes, jeux de mains ou le conte de Kivu la tortue. Un superbe balafon, des percussions joyeuses accompagnent ce répertoire ludique proposé en version bilingue avec les explications des jeux. Un disque joyeux, simple et charmant pour faire jouer et danser les petits. Emilio Bissaya a été salué en automne 2017 par un coup de cœur de l’Académie Charles Cros pour son conte musical « Dimba l’enfant griot » : paru chez Victor Mélodie, c’est aussi un spectacle qui tourne depuis 2004 (chroniqué dans ce blog en octobre 2017)
A partir de 3 ans
Coline Promeyrat raconte :
Le bateau de monsieur Zouglouglou
Album illustré par Stefany Devaux
Et vogue la petite souris
Album illustré par Martine Bourre et Elga
Musique de Timothée Jolly
Didier jeunesse, collection À petits petons,
livre CD 16,00 €
Paru le 6 février 2019
« Le bateau de monsieur Zouglouglou » et « vogue la petite souris » ont eu le temps de faire leurs preuves auprès des tout-petits depuis leurs parutions respectives en 2000 et 2012. ces deux randonnées, avec leurs répétitions, leurs assonances et des ritournelles à reprendre sont faites pour être dits à haute voix. Réunies dans un seul album, elles s’enrichissent aujourd’hui d’un support sonore : dans un récit rythmé par les ponctuations sonores aussi discrètes qu’efficaces de Timothy Jolly la voix souriante de Coline Promeyrat s’épanouit tout en moelleux et en souplesse, témoignant de la maturité acquise par la conteuse. Que de chemin parcouru depuis l’enregistrement de « La cocotte qui tap-tip-tope » en 2004 (*).
Quant aux livres ils sont toujours aussi séduisants avec les images qui évoquent les papiers découpés et jouent sur des effets de matière.
A partir de 3 ans
(*) dans Rira bien qui rira le dernier. Didier jeunesse, collection À petits petons