samedi, 21 septembre 2013
DEUX CONTES MUSICAUX
Ezequiel Spucches : Hombrecito, le petit bonhomme de Buenos Aires
Sur un texte de Manuel Mujica Láinez, dit par Laure Gouchet
Musique d'Ezequiel Spucches, jouée par Almaviva Ensemble,
Victorie, CD, à partir de 18 €
Paru en mai 2013
Hombrecito est un personnage peint sur un carreau de céramique de Desvres arrivé par hasard à Buenos Aires. Personne ne l'a remarqué sauf le petit garçon de la maison. Mais l'enfant est malade et la mort attend dans le patio, assise sur le puits. Le petit bonhomme (Hombrecito) va alors entamer un dialogue avec elle pour sauver l'enfant...
Quasiment inconnu en France, "El hombrecito del azulejo", est très populaire en Argentine. Ce conte fantastique de Manuel Mujica Láinez a inspiré le pianiste Ezequiel Spucches. Il a composé pour un quatuor une musique rythmée ancrée dans le contemporain tout en gardant ses racines argentines : « pour raconter en musique ce beau texte j’ai imaginé une œuvre qui parcourt le chemin qui mène de la «payada» (forme musicale employée par les «gauchos» de la pampa), en passant par le «candombé» (musique d'origine africaine et l’une de sources premières du tango), et la «milonga», musique des faubourgs, pour arriver au «tango nuevo», rendu universel par Astor Piazzolla"). Ce conte musical a fait l'objet de quinze représentations à Paris, au Théâtre Dunois en février 1973.
L'histoire, prenante, dite par une récitante au ton grave et confidentiel est émaillée de dialogues avec quelques phrases en espagnol s'intègre à la flûte, au violoncelle, à la guitare, et au piano de l'ensemble Almaviva.
Tout public à partir de 7 ans
Serge Prokofiev, Samuel Marchak : Le Bûcher d'hiver
Raconté par Vincent Figuri, orchestre Saison Russe sous la direction d’Andreï Tchistiakov
Salamandre, CD, 17 €
Paru en janvier 2013
La journée d'un groupe de pionniers moscovites dans la campagne enneigée : la musique de Prokofiev en illustre les différents épisodes : départ du train, patinage sur la glace, feu de camp... Vincent Liguri déclame plutôt qu'il ne dit le récit de Samuel Marchak, mettant en avant clarté et rythme de l'interprétation. Le comédien qui est aussi musicologue et producteur à Radio France a visiblement beaucoup travaillé le rapport texte-musique.
C'est une véritable curiosité que ce Bûcher d'hiver. Samuel Marchak, poète et directeur du "Moineau", revue pour la jeunesse en écrit le texte en 1949. Le conte musical pour orchestre symphonique, chœur d'enfants et récitant est créé à la Radio d'état soviétique en 1950. L'aspect "commande d'état" de l'œuvre a très certainement nui à sa popularité même si Marchak a remanié son texte sept ans plus tard, l'allégeant de ses lourdeurs propagandistes. Il faudra attendre 1995 pour voir le Bûcher publiée en France au Chant du monde (*) avec l'orchestre Saison Russe sous la direction d’Andreï Tchistiakov. En reprenant cette version musicale Vincent Liguri retourne aux sources, d'autant qu'il se réfère à l'esprit d'origine pour l'adaptation du texte. On ne peut que saluer sa démarche pour remettre à l'honneur cette œuvre oubliée.
Mais rien ne vous empêche de continuer à préférer Pierre et le loup.
Avec une version en français, une version en anglais et une version orchestrale.
À partir de 6 ans
(*) Le Bûcher d'hiver : Pierre et Marie. avec Jacques Weber comme récitant dans la très libre adaptation de Joëlle Miquel.
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